Les asticots ont-ils une âme ?*
Oh j'ai pris du retard.
Je disais genre, hop hop j'envoie le post sur les limaces, et puis plus rien. Je crains, je sais, mais pas autant que d'autre (ah ah, mais c'est du harcèlement !).
Donc en avant, d'autant que dans ma vie palpitante il s'en passe de belles que j'aimerais vous conter au plus vite - dont une incroyable robe ! qui l'eut-cru, sur un blog de couture...), alors finissons-en avec le documentaire animalier.
Pour commencer, une illustration de choix :
"L'asticot", par Mister M, alias Marc Brunier Mestas, que je vous enjoins chaudement d'aller découvrir à votre tour : Sexe, gravures et rock'n'roll.
Pour que vous compreniez bien la logique de la situation, je vous ai dessiné un petit schéma (bien) de chez nous. Ca me permet :
- de combler ma frustration naissante de ne pas savoir dessiner pour pouvoir faire un génialissime blog-BD très drôle comme plein de gens marrants que j'ai découvert recemment, en plus de ceux référencés ci-contre ou ci-dessus ;
- de me rassurer sur la justesse de ma décision quand je n'ai pas postulé à l'école d'archi de Vaulx-en-Velin en 1992 après la journée portes ouvertes. Si je ne peux aujourd'hui me rattacher qu'à une seule certitude ce sera celle-ci : je ne veux toujours pas être architecte
- accessoirement, d'illustrer le fait qu'on a plein de portes qui prêtent à de génialissimes gags vaudevillesques, l'amant dans le placard et toute la clique, et qu'on s'en donne à coeur joie. Dont acte.
Dessin fait maison, rien à voir avec le Mister M cité précedemment, on aura noté le style légèrement différent.
Il était donc une fois un matin chômé aux alentours de 8h. Alors que Compè pingouin se rend aux WC, nous faisons semblant de ronfler très fort dans la chambre. Il passe la tête et retourne dans sa tanière. Le roux attrape donc la chatoune-tueuse de lapins et la glisse dans sa chambre en fermant la porte et on se remet à ronfler de plus belle genre c'est pas nous. L'enfant fait sortir la chatoune de sa chambre et referme la porte. Le roux recommence : re-la chatoune killeuse (faster_pussycat_kill_kill !!! Je rattrape la blague oubliée dans le post précédent, tant qu'à faire...), re-les ronflements, re-la chatoune expulsée. Bref, la vieille blague qui tombe à l'eau : L'enfant s'en fout. Ou plutôt, il n'ose pas venir nous voir de peur de se faire houspiller car, s'il ne sait pas lire l'heure, il sait qu'il est interdit de early visites.
Pourtant, le voilà qui débarque aux pieds du lit. Jamais à court d'une bonne blague pourrie, le roux se lève le sourcil froncé et le ton sévère : "que fais tu là ? tu sais quelle heure il est ? qu'est-ce que c'est que cette histoire ?".
Et là, le pingouin se met à pleurer et se jette sur le lit.
Perplexité.
On lui dit qu'on fait des blagues (drôles) et il dit : "c'est pas ça, c'est les limaces et les bébés limaces y'en a plein dans ma chambre..."
Perplexité.
Nous nous rendons donc comme un seul homme dans sa chambre où règne une odeur pestilencielle pour découvrir une invasion d'asticots de tailles diverses, précisément au niveau du lit. Il y en a sur le sol, quelques-uns sur le matelas et l'oreiller, et beaucoup coincés dans la moustiquaire installée quelques jours auparavant...
Le roux les collecte dans une casserole, ça grouille. Il tapote le faux plafond pentu (cf le plan de coupe) et on voit tomber des trucs entre les interstices du faux plafond. Brrrrr. Un petit chat en peluche fourmille de vers blancs. Il servira d'appat dans les jours suivants en étant déposé à des endroits stratégiques (on reconnait les trucs de pêcheur).
En fait il se trouve que nous habitons une partie d'un ancien bâtiment
industriel. La grande classe quoi, enfin presque. La toiture s'étend donc par-delà
notre home-smelly-home pour abriter 2-3 entreprises sur une très grande surface. Et sous le faux plafond se promènent parfois des rats. Et, puisque la vie est parfois cruelle et toujours à durée limitée, les rats meurent. Depuis chez nous, ça se manifeste par une odeur infecte allant crescendo pendant quelques jours, puis plus rien. Alors on prend son mal en patience et faisant des blagues de bon goût et puis voilà.
Et en l'occurrence, depuis 2-3 jours, une odeur suspecte emanait d'un endroit indeterminé entre la chambre de l'enfant et la salle de bain. Au point qu'il avait suggéré de ne pas dormir dans sa chambre ce soir-là, mais je m'étais dit qu'une fois endormi il ne serait plus gêné, et allez ouste, au lit mon brave.
Et cette nuit-là, les mouches ont pondu, les asticots ont glissé sur le faux plafond en pente, avant de tomber sur l'enfant endormi.
Donc le matin, lors du grand nettoyage, on faisait des blagues, on faisait semblant de les manger en jouant aux Mexicains, on les regardait de très près en jouant aux scientifiques, etc. Genre on dédramatisait cette attaque nocturne et fourbe. Mais moi ça me rappelait vraiment ce vieux film d'horreur où à la fin la fille tombe dans une piscine couverte pleine de cadavres en décomposition où grouillent des milliers de vers de toutes sortes [et je tire mon chapeau à qui retrouvera le titre du film].
L'invasion d'asticots s'est arrêtée dans la journée. L'odeur a disparu. On a décalé le lit de l'enfant et continué à ramasser les envahisseurs. L'enfant en a retrouvé deux ou trois dans son lit la nuit suivante sans pousser de cris de putois. Et moi je me suis dit que c'était bien la preuve que le dégoût est socialement construit.
* Et non, pas la moindre chronique des colonies malgré un titre aguicheur. Hé hé. Quoique... Frère_Bartolomé, viens nous en aide !