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Pique-mi et mange-moi...
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28 décembre 2008

Calcutta et la grande lèprerie, le remake*

* ou "Le post qui va définitivement éloigner Emmath des aéroports longue-distance"...

Commençons par un dicton : "Quand le ver t'a choisi, c'est pour la vie", qui, même s'il n'existe pas, a gagné ses lettres de noblesse au sein de notre petite famille.

On se souvient de l'invasion nocturne des asticots qui ne sentaient pas bon. Eh bien figurez-vous que nous voilà propulsés, tous trois que nous sommes, dans un remake de la grande lèprerie de Calcutta avec, pour votre plus grand plaisir, le marcassin et le roux dans les rôles de figurants malades, et moi dans le rôle de Mère Térésa. [On ne se refuse rien, c'est ça l'esprit de Noël !]

- WTF ? vous exclamez-vous en crachotant des morceaux de truffe au chocolat sur votre écran.
- Oui, oui, laissez-moi vous raconter.

Quoi ?... oui, "raconter !". Oh, ne levez pas les yeux au ciel, personne ne vous a obligé à venir. Et puis je sais que vous aimez toutes ces petites histoires à rallonge. Comme à mon habitude, je limiterai les détails inutiles et ne me permettrai des digressions que si le fil du récit s'y prête particulièrement. Bon, les mises en garde formulées, adelante companeros et [força à la canoute] - ça, c'est un genre de dicton corse en phonétique, complètement inutile, bien entendu.

Commençons par un flash-back vers cette soirée de Chanté Nwel sur la plage de Madiana il y a presque 2 semaines.

Imaginez les enfants qui courent et qui s'amusent dans le sable ; les parents qui boivent [sauf moi qui m'étais auto-proclamée Bob-le-bob car sans alcool, la fête est plus folle ], les amis qui chantent des cantiques zouk-paillards et se goinfrent de jambons et de pâtés salés ; ceux qui finissent par un bain de minuit sous l'orage alors que les enfants tentent naïvement de dormir sous un cocotier... Oui, je vous raconte tout ça, mais c'est une contextualisation nécessaire pour la bonne compréhension de cette aventure verreuse.

C'est un peu comme dans un film gore avec ou sans asticots, on ne commence pas tout de suite par une scène sanglante du chain saw massacre, sinon, on ne comprend rien et du coup, on n'a pas peur. Et je parle en connaissance de cause, car un jour, moi qui soupçonne la télévision d'avoir des effets pervers sur les cerveaux endormis [et vous ajouterez sans doute qu'un cerveau face à la télévision est toujours endormi. Ce dont je conviens haut-la-main, en accordant néanmoins le bénéfice du doute aux Chiffres et aux lettres d'après l'expérience de mon amie Carole, bercée toute sa tendre enfance par l'émission, et qui aujourd'hui fait des scores de folie sur Word challenge - application Fess-bouc indispensable, s'il en est -. En contre-exemple non moins heuristique, j'ai moi-même écouté le Jeu des milles francs depuis la grande époque de Lucien Jeunesse et je n'ai jamais gagné une partie de Trivial Poursuite. D'où la différence notable entre le cerveau radiophonique et télévisuel, entre Fesse-bouc et le trivial poursuite, ou encore, entre Carole et moi...], et bien, je me suis réveillée une nuit devant le Massacre à la tronçonneuse texane au milieu des hurlements et des bruits de scie sauteuse, et j'étais désagréablement surprise mais pas le moins du monde apeurée. CQFD et l'incident est clos a dit le capitaine.

Cet aparté pour vous convaincre de l'importance de la contextualisation.

Donc au cours de la soirée à la plage, le marcassin s'est fait piquer les fesses et les pieds. Il n'arrivait donc pas à dormir sous le cocotier agité par les bourrasques de pluie, étrange, non ? Le roux, épuisé par son vendredi, restait à ses côtés pour l'aider à s'endormir et somnolait à qui Miou-miou [et ce, à mon grand désespoir puisque j'avais sacrifié une bonne occasion de picolade pour lui permettre de s'en jeter une bonne derrière la cravate, et le voilà affalé sous le cocotier, même pas saoul un tout petit peu...]. Bon, kenavo me suis-je dit, et j'ai repris en cœur "Joseph mon cher fidèle, cherchons un logement..." allez, tous avec moi, "...le temps presse et m'appelle à mon accouchement... Joseph !!!"

Puis les jours passèrent comme à l'accoutumée:

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Ah, je sais, la routine quoi. [Rando au Cap Macré, eh eh !]


... jusqu'à ce que l'on découvre ceci, lundi dernier, soit 10 jours après la soirée :

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Horreur et creepiness !!!

L'enfant - et le roux, mais dans une moindre mesure - ont chopé des vers à chien. C'est très chic, ça a du chien.

Ca arrive quand on joue dans le sable où ont pissé des chiens [notez l'allitération en 'chien'].

Comme dans les bonnes aventures tropicales, les vers opportunistes vivant dans le sable à l'état de je-ne-sais-pas-quoi rentrent sous la peau par une piqûre ou une blessure - donc généralement sous les pieds (sauf si on a le malheur de faire du smurf sur la tête...) - et après dessinent de formidables labyrinthes et, damned !, ne retrouvent plus la sortie.

Branle-bas de combat :

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Lundi matin, el doctor : Il est en mode "interprétations métaphysiques" OFF et prescrit : Antibio en sirop + sirop contre démangeaisons + vermifuge gastrique et intestinal (?).

Mercredi matin, ça s'étend sur les pieds et débute sur les mains... Puisqu'une autre fillette de la soirée a les mêmes pieds pourris, je retourne voir el doctorcito en lui soumettant l'idée de recopier purement et simplement l'ordonnance de la petite fille.

Mon pouvoir de conviction est exceptionnel et me revoilà à la pharmacie : Nouvel antibio en sirop + même sirop contre les démangeaisons + doses quotidiennes de sirop anti-ver + crème + comprimés anti-ver.

[pour l'attaque du postérieur, ce ne sont pas les vers à chien. Rien à faire sauf attendre que ça cicatrise.]

Mais là où ça devient drôle, c'est dans la confection du remède. Parce que, oui, lutter contre le ver à chien, c'est jouer au petit chimiste dans sa cuisine...

Et hop, back to the 19th century, comme dans l'épisode de la petite maison dans la prairie où Albert pique de la morphine chez le bon docteur Baker [Allez allez, filez vous rafraichir la mémoire... Et, vous saviez qu'ils avaient un premier fils, Charles Jr, mort bébé ? incroyable. Encore merci wikipédia...] :

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[Uh uh uh, grande rigolade aujourd'hui] Non, je voulais dire :

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Genre, on vit dans un pays sous-développé et on fabrique nos médicaments tous seuls par 30°c dans un vieux tupperware qui a gardé des restes de salade de thon et une carte bleue (???).

Fût un temps où un médicament en une prise unique réglait la question de l'occupation. Mais bien trop agressif pour le système hépatique, il a été retiré du marché [pas au Brésil où ça fonctionne toujours comme ça, mais ces brésiliens ont le foie résistant, c'est bien connu]. Donc maintenant, chacun y va de sa petite recette maison : On écrase le comprimé qu'on mélange à la crème, on s'étale ça bien épais sur les labyrinthes en massant, on protège les zones infectées + on prend des antibios en sirop pendant une semaine + l'anti-ver pendant 3 jours + l'anti-démangeaison + l'anti-allergique si on est allergique à des trucs. A cela, on peut ajouter des cachetons si on a mal quand ça creuse [le roux qui a un petit orteil attaqué - devenu gros orteil ! - déguste grave. L'enfant est étrangement résistant à la douleur...], et des yaourts parce qu'on a le système digestif bien pourri.

Alors, entre nous, une petite réflexion politique à deux balles : si y'avait des vers à chien sur la côte d'azur, est-ce qu'on serait en train d'improviser des traitements de fortune dans le mixer de la cuisine, ou est-ce qu'un traitement simple et rapide aurait été élaboré ? Bien entendu, ça vaut pour toute maladie de votre choix : le paludisme, Chagas, la dengue, etc. Et on peut étendre la réflexion aux problèmes de l'accès aux soins, aux trithérapies, à l'épidémie de Choléra. Ok, ça déborde notre sujet du jour, mais sur le thème des criantes inégalité face à la santé, on ne charge jamais assez la barque !!!

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Bref. Pour finir :

  • Le côté comique de l'affaire, c'est que je peux enfin utiliser les réserves de gazes "stériles" et de sparadrap que je stocke depuis... 1997. Quand au retour d'une terre lointaine j'avais fait un détour par l'Institut Pasteur pour soigner des plaies bizarres qui s'étendaient de jour en jour au lieu de cicatriser.
  • Le côté contraignant de cette histoire, c'est que c'est la petite forme à la maison pour les 2/3 des occupants.
  • Le côté pratique de cette expérience, c'est que ça m'a bien plu de faire des pansements et que, pas avare d'une vocation tardive, j'ai décidé de passer le concours de l'école d'infirmière ! Ah ah.

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Bien sûr, joyeuses fêtes à tout le monde, lecteur anonyme, signataire, ponctuel ou abonné !
Que la joie soit dans vos cœurs et vos chaumières !

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Commentaires
F
ah!là!làje ne connaissais pas,c'est horrible,et maintenant cela va mieux!-_-
N
ça console d'être en pull et en manteau, ton histoire...et tout cas ça me rappelle 2 documentaires anglais sur les parasites immondes que l'on chope en voyage, genre des araignées dans la tête, des vers le long des jambes, et tout un tas d'autres trucs complètement crades, l'autre doc était une expérience d'un scientifique qui avait avalé un germe de ténia, qui l'avait gardé pendant plusieurs semaines et qui l'avait expulsé, il l'avait ensuite étalé dans son joli gazon anglais pour montrer comme il était long (plusieurs mètres...) Depuis, je ne regarde plus la télé...
L
Quelle horreur ce truc, finalement le climat breton il n'est pas si mal ;-)<br /> Bonne année à toi à ta famille et mort aux vers...
C
Surtout, si tu reviens asperger une plage de métropole avec cette horreur, tu préviens bien à l'avance.....ça me gratte partout rien que d'imaginer des vers creusant des galeries sous ma peau....
K
**** petit bruit : Je crois qu'on est toutes très fascinées par cette nouvelle mésaventure, hi hi hi.<br /> <br /> **** Tichat : Ah ça, c'est pas dans le ch'Nord que ça nous serait arrivé. Déjà, on mettait pas de sandales... EN même temps... plus on est de fous, plus on rit, viens !!!! (c'est ce que doivent se dire les vers pour le grand meeting de ce soir, champagne !)<br /> <br /> **** Yelka : Ma nouvelle idole ! (rapport à ma nouvelle vocation, quelle joie ça a été de découvrir que tu étais à l'école des fermières - et que tu galérais avec les assedics. Je me suis sentie moins seule dans la persécution administrative !). <br /> <br /> <br /> *** A toutes : Pour les tupperwares d'urine de chien-surfer-des-caraïbes, envoyez vos adresses, je vous fais parvenir ça au plus vite ! La bombita casera [ch'tite bombe fait maison], le retour !
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